Des résultats intéressants….
La première opération d’achat institutionnel a permis d’écouler tous les stocks paysans et d’obtenir des prix rémunérateurs : tous les producteurs, qu’ils soient ou non impliqués dans les achats, en ont tiré des bénéfices importants : prix d’achat au producteur variant entre 300 à 325FCFA dans toutes les bassins de production de riz contre un prix moyen de 265 CFA sans l’opération achat institutionnel.
Les Organisations de Producteurs ont ainsi mobilisé 1.458.123.500 CFA pendant la campagne 2014-2015 et 1.461.175.000 pendant la campagne 2015-2016. Un partenariat stratégique a été établi entre la PNPR-M, le CSA et les autres acteurs institutionnels impliqués.
Depuis 2019, ces principaux résultats ont été enregistrés :
La distribution d’au moins un milliard de francs CFA CFA par an dans les zones de production depuis le démarrage de l’opération : en 2019, les OP ont livré 3500 Tonnes sur 5000 tonnes d’offre de l’Etat, soit 70%. Le reste a été livré par les commerçants, soit 30%. En somme, les membres de l’IFRIZ ont réalisé un chiffre d’affaires de 2.408.397 euros pour 5000 tonnes de riz blanc, en honorant 100% de leurs engagements contractuels contre environ 40% pour les opérations précédentes. En 2020, sur 3027 tonnes de riz livrées, dont la valeur monétaire est de 1.477.500 euros, les OP ont livré 1750,2 tonnes. Il faut rappeler que Rikolto accompagne les OP et les commerçants à participer à l’opération à travers la PNPRM et l’IFRI ;
La professionnalisation des acteurs qui respectent de plus en plus leurs engagements contractuels ;
La visibilité et la légitimité des organisations Interprofession Riz et PNPR auprès de leurs membres individuels et leurs Organisations ;
La naissance de la confiance entre certaines OP et leurs banques à travers l’obtention des contrats de fourniture ;
Le renforcement des capacités d’organisation, de représentation et de participation des femmes aux prises de décisions des achats institutionnels grâce à leur participation à la fourniture des stocks, d’où un leadership féminin affirmé permettant aux femmes d’apporter leur contribution à la résolution des problèmes de gouvernance de la filière riz en termes de choix de la consommation du riz local ;
L’amélioration du prix d’achat au producteur dans tous les bassins de production du riz où les commerçants ont effectué leurs achats : de 250 CFA /kg (avant l’achat) à entre 275 à 310 CFA/kg (avec l’achat). Cela a permis à beaucoup de producteurs d’avoir de meilleurs prix sans participer à l’opération ;
Le respect des engagements contractuels à hauteur de près de 90% (87,5%) par les OP contre 50% au démarrage de l’action ;
La mise en place d’une ligne de financement de 800 millions par Orabank pour tous les fournisseurs de l’achat institutionnel au profit de l’IFRIZ couvrant 80% des besoins des membres de l’IFRIZ contre 10% au début de l’opération ;
L’existence d’un avant-projet de Loi élaboré par la PNRM pour l’institutionnalisation de l’opération d’achat institutionnel ;
La mise en place d’un système de prélèvement en faveur de l’IFRIZ en vue d’une autonomisation de cet outil de coordination verticale de la filière riz. Ce système de prélèvement a inspiré d’autres interprofessions au Mali notamment l’interprofession maïs. Aussi, l’IFRIZ a commandité une étude pour explorer l’ensemble des possibilités de prélèvement en sa faveur pour assurer une meilleure coordination de la filière, et aussi, faire la promotion du riz local ;
La diffusion à grande échelle du Système de Riziculture Intensif (SRI) combiné aux bio fertilisants dans les différents systèmes de production du Mali par la PNPRM. Au départ, les interventions ciblaient les zones irriguées. Pour atteindre plus de membres bénéficiaires notamment les femmes et les jeunes par cette action, les interventions de 2020 ont été orientées vers les systèmes de bas-fonds et pluvial qui sont exploités en majorité par les femmes et les jeunes ;
La prise en compte du riz local dans la réponse alimentaire du COVID-19 au Mali via le plaidoyer du projet : les achats destinés au stock de sécurité alimentaire de l’Etat en réponse au COVID-19 ont concerné le riz local.
…Des contraintes majeures ayant émaillé la mise en oeuvre du projet :
En dépit de ces acquis, des contraintes ont été enregistrées parmi lesquelles :
- l’inadéquation du système de paiement mis en place par l’OPAM (système de paiement par tirage chaque fois que 3000 tonnes sont livrées),
- l’insuffisance de synergie d’actions entre les acteurs,
- l’absence de fonds de roulement disponibles pour les OP pour constituer les stocks, résultat de la non implication des banques,
- le non-respect des clauses contractuelles par certaines OP,
- la faible implication de la PNPR-M au début de l’opération par la CSA/OPAM ce qui n’a permis de négocier les clauses contractuelles à l’avantage des producteurs.
Par ailleurs, l’absence d’une stratégie efficace de déstockage des stocks constitués par l’OPAM, et l’importation non contrôlée du riz ont freiné la mise en marché des stocks constitués lors de cette phase. Cette situation a conduit l’OPAM à suspendre l’opération pendant la campagne 2016-2017.